12-Nov-24 20:24

Tom-Om-59
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

En tout cas j’ai aimé son passage, je trouve qu’il amène de la confiance


"Dire c'est faire rire, faire c'est faire taire" @JHE

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12-Nov-24 21:13

Ruud Devils
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

Merci chuuwah pour la transcription. cool

12-Nov-24 21:28

chuuwah
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

Il tient pile poil le discours que j'attendais. Je retrouve le respect que j'ai pour l'OM dans tout ce qu'il dit. À partir de là, concernant ses compétences, il a quand même réussi à faire venir un coach avec une cote de fou, c'est déjà pas mal. Et tu sens que le mec bosse à fond, voire se surmène.
Il m'a l'air précieux. smile

12-Nov-24 21:30

chuuwah
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

Ruud Devils a écrit :

Merci chuuwah pour la transcription. cool

https://www.kolobok.us/smiles/icq/drinks.gif Avec plaisir ! C'est plus exactement la retranscription de RMC. Mais le copié collé était un peu galère à mettre en place.

12-Nov-24 21:54

Lorenzoboc
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

Merci chu 😉

12-Nov-24 22:14

franckribery713
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

Appelez le ChuChu lol


"Manchester United vs Barcelone, le Remontadico en 1/4 de LdC" @SoFoot
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12-Nov-24 22:29

chuuwah
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

franckribery713 a écrit :

Appelez le ChuChu lol

La France, c'est la culture. Attention, la musique, le théâtre, la sculpture, la peinture, la couture, la teinture, la voiture… J'adore ! lol

12-Nov-24 23:07

Sheryo13
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

Un vrai passionné qui a l'OM dans les tripes et qui se surcroît à l'air très professionnel.

Je suis pour le moment très heureux de son arrivée, je le trouve très compétent dans son rôle, j'aime son discours et on avait besoin de quelqu'un de caractériel comme lui pour faire passer certains messages

13-Nov-24 00:00

chuuwah
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

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16-Nov-24 03:02

chuuwah
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

Be_OM13 a écrit :

🚨L’OM travaille pour transformer le contrat stagiaire de Medhi Benatia 🇲🇦 en contrat de directeur sportif !!!

👉 L’idée est de voir le marocain accompagner le projet de trois ans mené par Pablo Longoria 🇪🇸 !!

🗞️ @lequipe

16/11/2024 01:45:04

16-Nov-24 08:13

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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

chuuwah a écrit :

Be_OM13 a écrit :

🚨L’OM travaille pour transformer le contrat stagiaire de Medhi Benatia 🇲🇦 en contrat de directeur sportif !!!

👉 L’idée est de voir le marocain accompagner le projet de trois ans mené par Pablo Longoria 🇪🇸 !!

🗞️ @lequipe

16/11/2024 01:45:04

il y a un délai pour les anciens agents qui entrent dans l'organigramme d'un club.
si c'est un an, le délai sera atteint bientôt.


safai 5ans ke je sui pour lOL g lécharp mai pas le mayo car c tro cher mé je sui comem pour©Un Corky

18-Nov-24 17:30

omkhan1
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

Medhi Benatia est bien parti pour devenir le directeur sportif de Marseille. Ce n’est pas acté mais il pourrait signer un contrat de deux ans et demi. Son contrat de consultant externe à l’OM se termine en décembre

RMC


Prono : Team Al Capone

22-Nov-24 03:32

chuuwah
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

lol

G_Savoureux93 a écrit :

🔵⚪ - Parfois, je fermes les yeux et j'imagine Longoria et Benatia en personnages historiques ou de fictions...

Et ce soir ça a donné ça...🤷😭

#TeamOM #OM

https://pbs.twimg.com/media/Gc7zMV1WMAEUiNz?format=jpg&name=orig

Dernière modification : 21/11/2024 21:35:14

22-Nov-24 07:17

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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

chuuwah a écrit :

lol

G_Savoureux93 a écrit :

🔵⚪ - Parfois, je fermes les yeux et j'imagine Longoria et Benatia en personnages historiques ou de fictions...

Et ce soir ça a donné ça...🤷😭

#TeamOM #OM

https://pbs.twimg.com/media/Gc7zMV1WMAE … ;name=orig

Dernière modification : 21/11/2024 21:35:14

big_smile

parfait

05-Dec-24 21:36

chuuwah
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

RMC Sport a écrit :

Aujourd'hui à 21h29
OM: Medhi Benatia bientôt nommé directeur sportif

Florent Germain et Fabrice Hawkins

"Tout est calé" pour que Medhi Benatia devienne très prochainement le directeur sportif de l’OM. Benatia, qui entretient des liens très étroits avec De Zerbi, a été rassuré par certaines évolutions dans la politique sportive du club. Sa nomination apparaît comme une évidence, tellement son investissement et son influence grandissent au sein du club marseillais.


Le titre reste à affiner, mais sa fonction sera bien celle d’un directeur sportif. Medhi Benatia, qui avait jusqu’à présent le rôle de conseiller du président Pablo Longoria, signera bientôt un nouveau contrat, pour une durée qui sera calée sur celle du "mandat" de Roberto De Zerbi. Soit environ deux ans et demi. "Tout est calé", confirme-t-on en interne, sans s’avancer sur la date de l’officialisation, qui ne semble pas préoccuper l’état-major olympien.

Même si Benatia a toujours été très serein sur ce dossier, comme il l’avait confié au micro de Rothen s’enflamme sur RMC le 12 novembre dernier, le fait de devenir bientôt un cadre de l’OM, contractuellement salarié du club, aura été l’occasion pour la direction de clarifier ses prérogatives et tous les domaines qui seront de sa compétence et de sa responsabilité. Benatia veut, par exemple, une politique sportive globale pour l’ensemble du club. Et le fait que le centre de formation soit aligné sur la direction sportive, avec le départ de Marco Otero et l’arrivée de Lassad Hasni, a été un signe fort, aux yeux de l’ex-joueur du Bayern.

Benatia voulait que le centre de formation soit aligné sur la direction sportive

Sa nomination est, depuis longtemps, apparue comme une évidence. Benatia est devenu, encore plus depuis l’arrivée de Roberto De Zerbi, un rouage important des relations entre les dirigeants et le staff technique. "On peut même parler d’un lien hyper fort entre Medhi et Roberto", confie-t-on, en interne. Des échanges réguliers en italien, une culture et vision communes, une passion folle pour le football… Il se murmure que les appels en pleine nuit entre De Zerbi et Benatia sont fréquents, et que l’Italien n’hésite pas à s’appuyer sur l’expérience de l’ancien défenseur de la Juventus. Le technicien de l’OM aime consulter Benatia pour des analyses de match ou même pour puiser des idées, quand il faut relancer et rassurer un joueur.

De Zerbi et Benatia, connexion intense et permanente

Gérer le côté passionnel et impulsif de De Zerbi est d’ailleurs un métier en soi… Après OM-Auxerre (1-3) et le coup de gueule de l’Italien, les discussions ont été intenses entre les deux hommes. Benatia, qui depuis quelques temps fait même son apparition en salle de conférence de presse dès que le 'Mister' prend la parole, n’a pas hésité à partir au vert avec le groupe et à participer à quelques activités, même matinales. Ce qui aurait encore plus renforcé les liens avec le staff technique.

"Cela fait combien de temps que l’OM n’a pas eu, en même temps, un entraîneur fort et un directeur sportif fort… et qui en plus s’entendent à merveille?", lance un proche de la direction. Une fluidité valable aussi sur le recrutement, évidemment. De Zerbi et Benatia proposent des profils, souvent ensemble et d’un commun accord. Longoria les validera, ou non, ensuite.

Longoria s’appuie beaucoup sur Benatia

Pablo Longoria, qui cumule énormément de fonctions dans le football international (vice-président de la LFP, déjà membre de l’ECA et de la commission des compétitions de l’UEFA, il vient d’être nommé à la task force de la FIFA), s’appuie énormément sur Benatia, au quotidien. L’Espagnol reconnaît avoir même pris "un peu de recul pour avoir la tête froide" quand il s’agit d’analyser certaines situations ou prendre les bonnes décisions.

Benatia s’inscrit donc dans la durée avec l’OM, avec l’ambition de faire grandir le club de son enfance. Un travail "bien plus dur que ce qu’il imaginait au début", comme il l’avait confié avec le sourire, sur l’antenne de RMC. Et une structure qu’il apprend encore à découvrir, en interne, avec parfois quelques points de tension quand l’administratif et la réalité de l’entreprise viennent compliquer la vie du secteur sportif. Ou quand il est dérangé par quelques sujets secondaires qu’un directeur sportif d’un grand club européen… n’aurait jamais eu à traiter. Ce sera peut-être au programme d’un tout prochain dîner avec Pablo Longoria. Le président de l’OM aime bien se retrouver, autour d’un bon repas, quand il faut aborder quelques derniers détails, avant de signer un contrat.

Aujourd'hui 10:13

chris1004
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

Benatia a parlé à la Provence. Il envoie des scuds.

Benatia à
@laprovence
: "Mais dans ce club, quand tu fais un pas en avant, tu en fais deux en arrière. Ce n'est jamais simple, spécialement ici, dans le bâtiment administratif. Je n'y viens d'ailleurs jamais. Mon rôle est sportif. Je veux bien me prendre la tête avec un coach, me  disputer avec un analyste vidéo ou un joueur, mais je n'ai pas envie de travailler avec des gens malsains, comme il y en a dans beaucoup de clubs de foot. Ça se passe partout, mais ici peut-être un peu plus  qu'ailleurs. Ça, je ne peux pas. Personne n'en parle en principe, mais  moi je vous le dis car je n'en ai rien à cirer. Vous voyez ? Quand je  dis que Pablo sait ce qu'il va trouver en venant me chercher, c'est que  tu ne peux pas me dire de rester dans une case, ce n'est pas possible.  Personne n'y est arrivé."

Benatia à
@laprovence
: "Au Bayern, tu vois Hoeness, Rummenigge, Guardiola, ah oui c'est fort, mais derrière, tout est carré. Ça marche  dans un seul sens, celui de l'intérêt commun. Ici, on doit aller dans le  sens des intérêts de l'OM, pas des intérêts personnels. Et  des intérêts personnels, il y en a trop dans ce club ! Je le répète, ce  n'est pas le seul, et je le comprends. Il y a peut-être des gens qui ont des crédits sur 20 ans, qui sont à l'OM, qui voient des transferts de 15 ou 20M€, ça peut monter à la tête. Je le comprends, je n'arrive pas d'une autre  planète, mais je n'accepte pas de travailler avec des gens comme ça.  J'ai le droit. Aujourd'hui, avant même de parler de contrat, je veux  donc savoir si on peut travailler correctement, si c'est sain, si on est  sûr que chacun veut bosser dans l'intérêt de l'OM. Est-ce qu'on veut le mieux pour le club ?"

Dernière modification par chris1004 (Aujourd'hui 10:14)


"la colonne vertébrale Lloris Toulalan Gourcuff sera également celle de l'Equipe de France"@olweb.

Aujourd'hui 10:17

rasta70
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

C'est plus un scud la

Aujourd'hui 11:47

kf
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

Benatia a raison , dans tout les clubs et y compris à l'OM , t'as des personnes qui sont accrochés à leur poste , et dont la priorité n'est pas la réussite  sportif de club....

C'est selon moi , ce qui nous a couté en partie de le peu de résultat sportif au début des années 2000 .... trop de parasites à l'intérieur et qui gravitent autour du club.

Aujourd'hui 12:04

chuuwah
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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

La Provence a écrit :

Medhi Benatia a écrit :

Que vous dites-vous quand vous arrivez le matin au centre d'entraînement Robert Louis-Dreyfus ?

Je me dis que ça être encore une belle et longue journée. L'OM, c'est un club dans lequel on n'a pas le temps de s'ennuyer, un club qui se vit pleinement, qui passionne. Que tu sois conseiller sportif, président, coach ou salarié, l'environnement fait que tu ne peux pas déconnecter. J'ai essayé de garder un équilibre par rapport à la vie familiale, ma femme et mes enfants sont installés à Dubaï, donc je m'absente parfois six ou sept jours et je reviens. Et du coup, j'ai le double de boulot ! Blague à part, c'est un plaisir chaque jour et c'est aussi la raison pour laquelle je le fais. J'ai fait ma formation ici, et même si je n'ai pas pu aider le club sur le terrain, ça compte beaucoup pour moi. L'OM m'a beaucoup apporté. Quand j'ai eu la possibilité de revenir, j'ai accepté, et c'était surtout par rapport au président. Mais ce n'est pas facile tous les jours.

Vingt ans plus tard, c'est tout de même un joli pied de nez, non ?

Les gens y ont pensé pour moi. J'ai reçu beaucoup de messages dans ce sens. Honnêtement, si j'avais une réponse à donner, je l'ai donnée sur le terrain. Quand j'étais ici, je n'ai jamais prétendu pouvoir devenir un joueur important. Je disais simplement qu'en tant que minot formé au club, je voulais avoir ma chance, jouer 10-20 minutes avec les pros. Ce qui est arrivé à certains joueurs qui n'ont pas fait carrière par la suite, comme pour le match à Paris (PSG-OM, en mars 2006, Ndlr). À l'arrivée, à cause de problèmes extra-sportifs, on a préféré ne pas me donner ma chance. Quand tu fais une carrière avec beaucoup de réussite, et surtout beaucoup de travail, que tu passes par la Roma, le Bayern ou la Juve, tu n'as plus de réponse à donner à ces gens-là. Et en plus, ils ne sont plus là. Ce sont des personnes qui avaient une façon de travailler que j'ai encore du mal à comprendre aujourd'hui. Il peut y avoir des jeunes qui ont sûrement des prétentions trop hautes par rapport à ce qu'on a prévu, mais si on n'est pas synchro, on trouve un terrain d'entente et le joueur va faire sa carrière ailleurs. C'est ce que j'ai fait après, grâce au président Pape Diouf, qui était beaucoup plus soft et droit avec moi. Il m'a dit qu'il savait que c'était fermé pour moi, qu'il ne voulait pas me voir souffrir alors qu'il me restait deux ans de contrat et qu'il allait me laisser partir où je voulais. J'ai été prêté à Tours, puis à Lorient, et j'ai continué ma carrière. Certains qui étaient à la formation, comme Robert Nazaretian, Roland Gransart, Michel Flos, vous confirmeront que ce n'était pas du football et que j'ai été traité différemment parce qu'on a voulu m'imposer des choses.

Du style "Si tu ne prends pas cet agent, tu ne joues pas" ?

Oui. Il fallait suivre le mood, mais avec mon père on a fait comprendre que personne ne déciderait pour nous qui me représenterait. C'est devenu un conflit personnel. Mon père avait déjà son caractère à l'époque, il l'a fait savoir aux dirigeants et ça ne leur a pas plu. Il a fallu que je parte.

N'est-ce pas une pratique malheureusement courante dans le monde du football ?

À l'époque, je sais que c'était fréquent. Certains agents qui sont à un très haut niveau sont plus influents que d'autres, et certains clubs passent toujours avec les mêmes en vertu des bonnes relations et de la confiance. Maintenant que je suis de l'autre côté, c'est plus facile pour juger. Mais j'essaie de regarder la valeur du joueur, pas qui le représente. Et si un jour vous entendez que pour rentrer à l'OM il faut avoir tel ou tel agent, je vous invite à le dénoncer. C'est contre tout ce que je veux mettre en place. Je cherche à faire grandir ce club, sans savoir qui travaille avec qui ou pas. L'été dernier, on a fait des joueurs d'Angleterre, du Canada, et j'avais certains agents pour la première fois au téléphone.

Quels souvenirs conservez-vous de cette époque ?

Ouf ! J'en ai plein. Au centre, on mettait nos matelas par terre avec Samir (Nasri) et on jouait à Football Manager jusqu'à 5h du matin. Parfois, on faisait semblant d'être malade pour éviter les contrôles.

Avec des oignons près des yeux ?

Il vous a raconté ça ? Exactement. Ça marche, le lendemain tu as les yeux rouges et gonflés… (rire) À cette époque, on a découvert aussi les premières sorties nocturnes. Il avait déjà commencé à jouer avec les pros, on avait 17 ans. Il me disait de l'attendre et je sortais par les fenêtres de la Bastide pour le rejoindre. C'était un nouveau monde pour nous, le Millenium (une discothèque à Vaufrèges, dans le 9e), tout ça… On voulait jouer au foot et rien d'autre. C'est ce qui manque beaucoup aujourd'hui. J'ai vu dernièrement un papier dans La Provence sur le temps de jeu des jeunes. Mais je me tue à répéter aux petits Darryl (Bakola), Enzo (Sternal), Keyliane (Abdallah), Gaël (Lafont) et compagnie qu'ils réfléchissent trop. Ils se disent trop qu'ils n'auront pas leur chance, que c'est compliqué. En réalité, il y a trop de respect. Je les vois à l'entraînement, ils ne se lâchent pas comme ils devraient le faire. Entre un gamin de 17 ans et un Hojbjerg ou un Rabiot, je dois voir la différence entre un minot et un top joueur. Mais dans l'envie, l'enthousiasme d'un jeune doit me sauter aux yeux. Aujourd'hui, et je ne parle pas que de Marseille, j'ai aussi connu ça à la Juve, ça s'est perdu. Nous, on n'était pas comme ça. Quand Samir prenait le ballon à l'entraînement, il n'avait qu'une idée en tête : comment éliminer Habib Beye ou Abdoulaye Meïté. Moi, quand je défendais, j'ai déjà eu des réflexions de joueurs qui me demandaient d'y aller plus doucement. Ce n'était pas concevable. Et quand tu répondais, on te renvoyait sur le terrain synthétique. Vingt ans plus tard, tu en tires les leçons car le football a changé nos vies. Dans cette génération 87, avec Samir, Hatem (Ben Arfa), Karim (Benzema), Jérémy (Ménez), il n'y aurait pas eu beaucoup de docteurs ou d'avocats. Mais dans le caractère, on avait une envie débordante et, surtout, on n'avait pas de plan B. Moi, je n'en ai jamais eu. C'est trop facile de se dire qu'en cas d'échec, il faut renoncer. L'idée est mauvaise.

Ce serait le paradoxe de cette génération qui veut tout et tout de suite sans trop forcer ?

Ils veulent tout, tout de suite, oui. Je lis des papiers dans la presse, pas seulement chez vous, et on sait comment ça se passe. L'agent se plaint, le papa aussi, personne ne comprend. Ils ont tous mon numéro, je leur dis de venir voir les séances pour comprendre. Dernièrement, un agent m'a parlé de son joueur et voulait des explications. Je lui ai envoyé une séquence vidéo de son joueur, une compilation de la semaine écoulée. Il m'a rappelé pour me dire que c'était grave, qu'il voulait me voir. Je lui ai juste montré les raisons pour lesquelles son joueur ne jouait pas. C'était devant ses yeux. Ceux à qui on avait prédit davantage de minutes et qui ne jouent pas, ce n'est pas un vol. C'est parce que ce n'est pas suffisant en termes d'efforts, de sacrifices, de travail. Et ce n'est pas qu'une question d'âge. Quand un jeune fait deux matches en équipe de France, les agents savent venir te voir pour réclamer un contrat pro. Je leur dis : "Super". Mais je ne suis pas sûr qu'on ait un crack générationnel comme Samir, un mec qui peut jouer au Vélodrome à 17 ans. Je ne le vois pas, en tout cas. Mais on va travailler pour y arriver. Après, si toute la semaine je leur fais passer des messages et que leurs parents leur disent qu'ils sont les meilleurs une fois qu'ils rentrent chez eux, c'est perdu d'avance. Si c'est ça, ils doivent venir me voir et me demander de partir. Prenons la Gambardella. C'est très bien de l'avoir gagnée l'an dernier, on est content. Mais quand je regarde Désiré Doué, Rayan Cherki, Maxence Caqueret, Adrien Truffert, je me demande où sont ces joueurs-là chez nous. Ils sont où ? Depuis Samir, il y a un qui a réussi à jouer mais il est parti gratuitement, c'est "Bouba" Kamara.

Il y a eu Maxime Lopez aussi…

Dans une moindre mesure. Je l'adore. Mais quand tu es l'OM, tu dois former des joueurs qui vont briller dix ans en Premier League. Parlez-moi plutôt de (Mohamed) Simakan ou de (Wesley) Fofana. Pourquoi ne sont-ils pas à Marseille ? Pour jouer à 17-18 ans à l'OM, il faut avoir certains attributs. Voilà ce que je me demande : "Il est où mon Nasri de demain ?" Marseille a un vivier incroyable, et possède une cote fantastique sur tout le continent africain et en région parisienne, malgré ce que l'on peut croire. Quand tu sais que la ville qui sort le plus de joueurs dans le monde est Paris, à 3h de train de Marseille, pourquoi ne pourrait-on pas trouver le nouveau Kylian (Mbappé) ou le prochain Saliba ?

Ne vont-ils pas ailleurs pour avoir l'opportunité de jouer en pro là où à Marseille le chemin semble souvent bouché ?

Je pense plutôt qu'on n'a pas fait tout ce qu'il fallait pour vendre un projet digne de ce nom à ces joueurs. Quand on voit Lyon ou Rennes, ça existe et ce n'est pas d'aujourd'hui. Alors OK, il y a moins de pression à Rennes, mais un Doué ou un Truffert aurait pu jouer à l'OM. Quand on parle de progrès et de projet de 3 à 5 ans, ça fait partie des axes de progression. Je ne vois pas de futur si chaque année, dans un effectif de 22 joueurs, tu n'as pas 5 ou 6 mecs formés au club, et pas seulement pour faire le nombre à l'entraînement. Ce serait bénéfique pour tout le monde. Quand je vois le petit (Eliesse) Ben Seghir qui était à Aix et qui est aujourd'hui à Monaco, je ne peux pas l'accepter. Je ne sais pas ce qui s'est passé, je n'étais pas là. Mais j'aimerais bien l'avoir à l'OM. Lui au départ, si tu lui vends un projet concret, difficile de le voir refuser l'OM vu l'affection qu'il a pour le club. Et on peut en citer plein d'autres.

Revenons à vous. Si c'était à refaire et que vous aviez le choix, vous préféreriez jouer un match au Vélodrome ou participer au clasico des minots ?

Ahhh… C'est compliqué. (Il réfléchit) Le match à Paris a mis en avant pas mal de jeunes, c'était un révélateur, une façon de dire "On vient avec des jeunes et on fait match nul". J'étais trop fier pour eux, je me souviens du match de dingue de Garry Bocaly ou d'Alain Cantareil. Mais je pense qu'avoir ta chance dans un vrai match au Vélodrome, rentrer avec le numéro 33 sans ton nom sur le maillot, devant ta famille, ça doit être trop beau. Avec Samir, on était ramasseurs de balles à l'époque, on essayait de gratter un short, un maillot. Forcément, si j'avais eu ma chance, ç'aurait été quelque chose de bien. Mais la déception a été tellement énorme que ça a été une source de motivation incroyable durant toute ma carrière. Quand tu vis ça, il n'y a pas 10 000 solutions : soit tu tues le gamin, qui va se concentrer sur son plan B ; soit le minot n'a pas de plan B, et il te le montre.

Quel a été le rôle de vos proches à cette période ?

Quand j'ai signé mon contrat Elite à 18 ans, j'ai fait venir ma famille. Mes parents étaient là, mes sœurs aussi. Mon père m'accompagnait à l'entraînement le matin. J'étais très famille. Le plus dur, en fait, c'était d'expliquer à ma mère le pourquoi du comment. Elle ne comprenait rien au foot, à la différence de mon père, qui savait déjà tout. Quand on allait au stade, tout le monde la félicitait, j'étais capitaine dans toutes les équipes de jeunes, surclassé, mais je ne jouais pas en pro. Elle voyait tout le monde jouer, sauf son fils. C'est de la souffrance. Elle a tout quitté en région parisienne pour s'installer ici, elle a demandé une mutation pour, à l'arrivée, souffrir de la situation. Après j'ai dû partir en prêt à Tours, je me suis pété le ménisque, puis à Lorient, où je me suis fait les croisés. Le jour où je me suis blessé, en janvier 2008, j'ai pris mes affaires et je suis parti pour ne plus jamais y retourner. Je ne jouais pas là-bas non plus alors que Christian Gourcuff m'avait appelé tout l'été pour me dire qu'il me voulait. En janvier, je lui ai dit que j'avais un club de Ligue 2, Christian Larièpe, paix à son âme, avait repris Nantes, je l'avais connu à Marseille. J'ai demandé à partir, Gourcuff m'a dit : "Sois patient, mon fils aussi est sur le banc et il ne dit rien". Je lui ai répondu que son fils était au Milan et que moi j'étais à Lorient… C'était un truc de fou cette discussion ! Trois semaines plus tard je me faisais les croisés. Pendant ce temps, ma famille était à Marseille. Il y a eu beaucoup d'embûches et de batailles, mais ça donne encore plus de saveur aux choses.

Comment avez-vous réagi quand 20 ans plus tard, Pablo Longoria vous a proposé de devenir son conseiller sportif ?

Il m'a appelé pour discuter. Je représentais Azzedine Ounahi, je pensais qu'il voulait me parler de lui. J'ai de très bonnes relations avec Javier Ribalta aussi, je l'avais eu quelques jours plus tôt et je l'avais senti très affecté par la situation au club (départ de Marcelino, mise en retrait du board), c'était un peu chaud. Pablo m'a parlé de cette opportunité. Il m'a dit que je connaissais le club, la ville et qu'il avait besoin de quelqu'un qui connaisse l'environnement marseillais. Je le connais tellement bien qu'au départ je n'avais pas spécialement envie de venir. Je lui ai dit que je vivais à Dubaï en famille, que je ne me voyais pas revenir tout de suite en France. Je l'ai remercié pour sa proposition en lui disant que c'était compliqué. Il m'a dit d'y réfléchir, qu'il me voyait dans le rôle. On a plein d'amis en commun, comme Ricky Massara, aujourd'hui à Rennes, ou Fabio Paratici (ex-Juve et Tottenham), tous m'ont très rapidement dit au cours de ma carrière que je deviendrai directeur sportif. J'apprécie conseiller, manager, j'ai occupé la fonction d'agent, je maîtrise le sujet, les contrats, la projection de carrière, ça me permettait de rester à Dubaï, c'était un bon compromis. Directeur, je me disais qu'il fallait passer les diplômes, et que c'était impossible. J'en ai parlé avec ma famille et mes proches, tout le monde était partagé. J'ai pris le temps de la réflexion, ça a mis presque un mois. C'était un gros changement, ce n'était pas évident. Mais la famille m'a dit d'y aller si j'avais envie. J'ai dit "Go". Je suis arrivé, direct dans le bain, les problèmes, la saison pourrie… (rire) On a essayé de trouver des solutions dans une saison qui partait pour être vraiment mauvaise. On a réussi tant bien que mal à faire un petit parcours en Europe, avec une demi-finale, ce n'est pas rien. Mais il y a eu beaucoup de mauvaises choses aussi. On a tiré un bilan en mai et c'était très important de le faire. Il n'y avait rien de normal pour un club de ce standing dans tout ce que j'ai pu voir pendant mes six premiers mois. On corrige, on apporte des choses différentes, de la rigueur, un entraîneur comme De Zerbi, un staff comme le sien, on fait des changements qui nous rapprochent de ce qu'on a pu connaître dans les clubs où les choses se passent correctement.

Avez-vous discuté avec Pablo Longoria de vos années de galère ici ?

Pas plus que ça. Il sait pourquoi je n'ai jamais joué à l'OM, mais on n'a pas parlé plus que ça.

Vous a-t-il raconté qu'il vous avait scouté quand il travaillait au Recreativo Huelva ? Il vous avait vu lors d'un match U23 entre le Maroc et le Cap Vert, puis il était venu vous observer à Clermont…

Ah non ! (rire) Il ne me l'a jamais dit, mais ça ne m'étonne pas de lui ! À chaque fois qu'on recrute un joueur, il va te chercher un match dans lequel il l'a vu jouer. Il ne me le dit jamais avant, mais il le sort en pleine conversation au joueur. Pour le coup, il en a vu des matches !

D'ailleurs, doit-on vous présenter comme conseiller sportif ou directeur sportif ?

Jusqu'à preuve du contraire, je suis conseiller sportif. Mon contrat s'arrête fin décembre, mais c'est bien la dernière chose qui m'intéresse. Je pense plus au prochain match (entretien réalisé le 20 novembre, avant le déplacement à Lens). Pablo le sait. Le reste… On a beaucoup parlé de la déclaration du coach (après la défaite contre Auxerre, "Si je suis le problème, je pars"), devait-il le dire ou pas. Mais il a dit ça simplement pour faire passer le message que s'il n'arrivait pas à obtenir plus de ces joueurs-là, il ne serait pas le problème, que l'argent qu'il touche n'en serait pas non plus et qu'il s'en irait. En venant me chercher, Pablo sait qu'il peut avoir plein de problèmes, plein plein de problèmes (sic), mais pas de problèmes de contrat ou d'argent. Je n'ai pas besoin de l'OM pour vivre, je n'ai même pas besoin de travailler, tout simplement. Si je le fais, c'est que j'aime faire les choses qui me plaisent, et que je sens que ça vaut le coup d'y laisser du temps et la santé. Mais dans ce club, quand tu fais un pas en avant, tu en fais deux en arrière. Ce n'est jamais simple, spécialement ici (il montre les locaux), dans le bâtiment administratif. Je n'y viens d'ailleurs jamais. Mon rôle est sportif. Je veux bien me prendre la tête avec un coach, me disputer avec un analyste vidéo ou un joueur, mais je n'ai pas envie de travailler avec des gens malsains, comme il y en a dans beaucoup de clubs de foot. Ça se passe partout, mais ici peut-être un peu plus qu'ailleurs. Ça, je ne peux pas. Personne n'en parle en principe, mais moi je vous le dis car je n'en ai rien à cirer. Vous voyez ? Quand je dis que Pablo sait ce qu'il va trouver en venant me chercher, c'est que tu ne peux pas me dire de rester dans une case, ce n'est pas possible. Personne n'y est arrivé.

Quels sont ces freins dont vous parlez ?

Quand tu es dans une mission club, tu dois tirer le maximum, avoir une locomotive forte au travers des résultats de l'équipe première, c'est-à-dire tout ce qu'on voit, ce qui est bling-bling, De Zerbi, le staff, les joueurs… Mais ce n'est pas tout, derrière tu as tout le club et ici, chacun a sa partie. C'est la vérité. À la Juventus ou au Bayern, tu vois Hoeness, Rummenigge, Guardiola, ah oui c'est fort, mais derrière, tout est carré. Ça marche dans un seul sens, celui de l'intérêt commun. Ici, on doit aller dans le sens des intérêts de l'OM, pas des intérêts personnels. Et des intérêts personnels, il y en a trop dans ce club ! Je le répète, ce n'est pas le seul, et je le comprends. Il y a peut-être des gens qui ont des crédits sur 20 ans, qui sont à l'OM, qui voient des transferts de 15 ou 20M€, ça peut monter à la tête. Je le comprends, je n'arrive pas d'une autre planète, mais je n'accepte pas de travailler avec des gens comme ça. J'ai le droit. Aujourd'hui, avant même de parler de contrat, je veux donc savoir si on peut travailler correctement, si c'est sain, si on est sûr que chacun veut bosser dans l'intérêt de l'OM. Est-ce qu'on veut le mieux pour le club ?

Est-ce que cela explique les tensions actuelles au centre de formation avec Marco Otero, par exemple ?

Je n'ai pas de rapports avec lui, il ne peut pas y avoir de tension.

Dans quelle mesure vos expériences dans des institutions comme le Bayern ou la Juventus vous servent dans ces moments-là ?

Ça sert obligatoirement. Pablo a connu ça, "Fabri" (Ravanelli) aussi. Le problème c'est qu'une fois que tu as les choses devant les yeux, soit tu tournes la tête, comme si tu n'avais pas vu, soit tu affrontes le problème. Quand tu vois le problème, il faut mettre le doigt dessus et agir. Et quand tu agis, il y a des retombées, ça fait partie du métier. Quand tu prends un entraîneur sur trois ans et que tu le vires au bout de trois ou six mois, c'est que c'était la meilleure chose à faire pour l'effectif. C'est ce qu'il fallait faire, tu l'as fait, mais tu vas le payer, la presse va te critiquer… C'est le jeu. Il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas. Je ne vous dis pas que je vais tout faire bien, mais tout ce que je fais, c'est parce que je suis convaincu que c'est dans l'intérêt de l'OM à l'instant T. Tout le monde commet des erreurs. City a dépensé deux milliards d'euros avant de gagner la Ligue des champions. Il y a deux ans, avant la victoire en C1, j'ai fait un five avec Samir et le propriétaire de City, le cheikh Mansour (bin Zayed Al Nahyan). Je lui ai demandé s'il était content par rapport à l'investissement global, en temps, en argent… Il a rigolé, m'a dit qu'il y avait beaucoup de bonnes choses, qu'ils avaient mis Manchester City sur la carte du football. Il n'avait rien à ajouter. En vérité, il n'était pas content.

Al Khelaifi et l'émir Al Thani doivent se dire la même chose à Paris…

Nasser, c'est pareil. Il a pris ce club que personne ne regardait, il en a fait une marque, c'est bien, c'est magnifique, il y a Rihanna et tout, mais concrètement ? OK, en France le PSG est supérieur, mais c'est normal. Ce serait un manque d'ambition d'être satisfait à leur place. Sauf que ça prend du temps. Pourquoi des clubs comme le Bayern et la Juve sont structurés ? Parce que c'est carré, que ça bosse dans la même direction et que celui qui n'est pas content va voir ailleurs. C'est ça qu'il faut faire. Peut-être que je ne gagnerais rien avec l'OM, mais j'aurais servi à nettoyer tout ça, à l'améliorer. Avec Pablo, Fabrizio et moi, les idées sont là, ce n'est pas ce qui manque. Faut-il pouvoir les mettre en pratique, avoir envie de faire évoluer les choses. Si on n'y arrive pas… On est relativement jeunes et comme je le dis toujours, (il ferme ses poings comme un boxeur) je suis prêt au combat pour ceux qui veulent combattre et (il se tape sur la poitrine) je suis sans doute plus endurant que ceux qui se pensent endurants… Je suis jeune, j'ai 37 ans, s'il faut se bagarrer tous les jours pour faire changer les choses, on va se bagarrer. Je n'ai aucun problème avec ça. Je sais ce que c'est un club de foot qui fonctionne. Quand tu veux que le ballon tape le poteau et sorte au lieu de rentrer, ce n'est pas de la chance. C'est le résultat de tout ce qui se passe la semaine, du travail et des efforts fournis.

Quels sont les directeurs sportifs qui vous ont inspiré ?

En Italie, tous. Je pense à Andrea Carnevale à l'Udinese, génération Maradona, ancien joueur de Naples. J'ai passé des heures et des heures dans son bureau, il avait plein de petites tv pour observer les matches, c'était un phénomène. Avec lui, j'ai appris à regarder les joueurs, à détecter le dépassement de fonctions, les attitudes. À Rome, Walter Sabatini était un personnage. Il m'a dit dès le début : "À chaque veille de match, après l'entraînement, tu viens boire ton macchiato dans mon bureau." J'y allais, je buvais ma noisette, il me demandait des nouvelles, voulait savoir mon adaptation, mon avis sur l'équipe et sur le coach, Rudi Garcia venait d'arriver et il ne parlait pas la langue, je l'aidais pour la traduction. Rapidement, j'ai été troisième capitaine derrière Totti et De Rossi. Il parlait dix minutes et fumait 4 cigarettes, il était entouré de livres sur le comportement. Je lui ai demandé pourquoi il n'y avait pas de bouquins sur le foot, il m'a dit : "Le foot, je le connais, mais j'ai encore du mal à assimiler l'être humain." J'ai commencé à me renseigner sur le sujet, il me conseillait des livres, c'était très intéressant. On avait un rapport très fort tous les deux.

Il ne vous avait pas bloqué alors que Manchester City voulait vous recruter ?

Ça ne s'est pas mal fini entre nous, mais c'était compliqué. En janvier 2014, Manchester United me voulait absolument et était prêt à mettre 35M€, mais je venais d'acheter une maison, ça faisait six mois que j'étais arrivé, je me sentais bien, ma femme et mes enfants étaient ravis, il était hors de question que je quitte Rome. J'ai dit à mon agent de faire passer le message à Sabatini. Le directeur lui a dit qu'en fin de saison, je serais aligné sur les salaires des meilleurs défenseurs du Calcio. Une fois la saison terminée, à la 2e place avec 92 points et une qualification en Ligue des champions, je n'ai vu aucun nouveau contrat arriver. Manchester City s'est présenté, Samir était derrière, tout était prêt, il m'avait même trouvé une maison à côté de chez lui. Je suis allé en Angleterre rencontrer le coach, Manuel Pellegrini, et Txiki Begiristain, le directeur technique. J'ai ramené l'offre à Rome et Walter a dit dans la presse : "30M€, c'est ce que vaut le mauvais pied de Benatia. Le coût total du transfert doit être de 61M€." Je suis retourné le voir pour lui dire de ne pas mal parler de mon agent, qu'il m'avait promis un nouveau contrat que j'attends toujours et que, du coup, je ne jouerai plus pour lui. Il m'a répondu que j'étais malade. On s'est chauffé, je lui ai dit que le macchiato dans son bureau, c'était terminé. Dès le début de la présaison, j'ai ressenti une douleur au mollet. (rire) Il m'a fait une nouvelle offre bidon, m'a expliqué qu'il devait faire attention au fair-play financier, qu'il avait déjà prolongé (Miralem) Pjanic. On est parti à Boston en stage, il m'a dit que le propriétaire James Pallotta voulait me voir. J'ai joué les matches là-bas, je lui ai donné une dernière chance. Pallotta m'a dit qu'il allait régler ça. Je suis rentré en Italie et je n'avais toujours rien après deux jours. Je ne me suis plus entraîné jusqu'au 27 août. Entre-temps, la Roma a refusé l'offre de City, qui a recruté Eliaquim Mangala, et je me suis retrouvé dans l'attente.

Vous étiez dans un loft, vous aussi ?

Non, j'étais dans le vestiaire comme d'habitude, mais je ne voulais plus m'entraîner, j'ai dit que j'avais mal au mollet, je faisais mes soins et je rentrais chez moi. Les supporters étaient mécontents, c'était un peu chaud, mais ils m'aimaient bien, j'avais été élu meilleur joueur de la saison par les tifosi. Finalement, les dirigeants ont appelé mon agent. On leur a dit qu'on avait commencé à discuter avec le Bayern, même si je n'étais pas trop chaud. J'ai parlé avec Franck (Ribéry) et avec Pep (Guardiola), ils m'ont motivé un peu plus car l'Allemagne ne m'avait jamais fait rêver. J'ai signé pour 30M€ au Bayern…

Comment était Matthias Sammer au Bayern ?

C'était un super mec, ancien joueur, Ballon d'Or 96. Il était un peu derrière moi pour les cours d'allemand. Je lui ai dit que j'allais perdre mon temps, que je devais m'occuper des enfants, que j'avais déjà du mal avec le français (rire). Je lui ai proposé de me faire un barème pour les amendes et de payer un forfait pour ne pas y aller. Il est allé voir Franck pour lui dire que j'étais fou. Finalement, j'ai fait deux leçons d'allemand en deux saisons. C'était un directeur différent, il était sur le banc avec le coach, mais un entraîneur comme Pep prend beaucoup de place. J'étais plus proche de (Karl-Heinze) Rummenigue, un Monsieur. C'est lui qui m'a contacté avant la signature, il parlait italien car il avait joué à l'Inter. Je l'ai revu à Doha pour le Mondial. À la fin de la première saison, je voulais retourner en Italie, ma femme n'était pas bien en Allemagne, moi non plus. Il a tout fait pour que je reste encore un an, et il m'a promis de laisser partir en fin de saison. Il a été carré. Ça fait partie des gens qui font que le Bayern est tout en haut depuis tant de temps.

Après le Bayern, vous êtes retourné en Itlaie, à la Juventus, où vous avez découvert Fabio Paratici.

Fabio était top. C'est un sacré personnage là aussi. Il est capable d'appeler cinq attaquants en même temps pour peut-être ne même pas en faire un seul. Il connaît tous les joueurs, tous les stades, les agents, il décroche à n'importe quelle heure.

Et qu'avez-vous appris de José Anigo ?

Rien du tout. En même temps, je n'étais pas pro. Je me changeais au centre de formation, j'allais m'entraîner avec le groupe. Il m'a fait faire un essai d'une semaine, dont un match amical à Consolat. Je jouais avec Mathieu Flamini au milieu. Au bout de trois jours, il m'a dit de prévenir ma famille et de leur dire que j'étais pris. Au départ, on avait un bon rapport. À la Bastide, il a dit devant ma mère : "On va te mettre dans la chambre avec le nouveau Zidane (Nasri). On m'a dit que tu étais un peu fou, que tu avais eu des problèmes de comportement à Guingamp, que tu n'allais pas à l'école, que tu avais frappé tout le monde à Clairefontaine. Je sais tout de toi, mais ça ne me fait pas peur. Je vais te montrer que je suis encore plus fou que toi !" J'ai fait deux semaines avec les U16 avant de passer en U18, et au bout de six mois j'étais en réserve. L'année d'après, j'ai intégré le groupe pro à l'entraînement. J'ai fait deux trois petites conneries, mais ça allait. À l'époque, j'avais des soucis familiaux. Il me laissait souvent monter à Paris le lundi et le mardi. Ça, je ne peux pas l'oublier. Mais après, il s'est manqué. On m'a dit dernièrement qu'il voulait me parler. Mais je suis très très très très (sic) rancunier. Je sais que c'est un mauvais défaut, mais je n'ai pas besoin de lui parler ni de comprendre, j'ai fait ma vie et je n'ai pas attendu après lui, ni personne. Je lui souhaite que du bon.

Quelles sont vos principales satisfactions depuis votre prise de fonctions ?

Malgré mes difficultés réelles à l'école, j'apprends vite, et ça m'a souvent aidé. Aujourd'hui, j'analyse beaucoup plus, je prends davantage de hauteur sur les événements. Dans ce métier, par rapport à mon caractère, je ne peux utiliser que 20%. Quand tu fais des choix dans une carrière de joueur, que tu vas au front, ça ne regarde que toi. Quand je réagis à Lyon (contre l'arbitrage), et si c'était à refaire je le referai car c'était légitime, c'est moi. D'un côté, je peux le faire tous les week-ends, mais de l'autre je ne peux pas non plus, car ça engage l'image du club, tu prends trois ou quatre matches de suspension, c'est chiant… Ceci dit, contre Auxerre à 3-0 à la mi-temps, si ça ne regarde que moi, je me comporte différemment. Mais là non plus, tu ne peux pas. Le lendemain, le joueur va appeler l'agent, ça va finir dans L'Equipe, on va dire que j'ai fait des menaces… Quand tu es joueur, tu fais ce que bon te semble. J'étais capitaine à peu près partout où j'ai joué, je ne réfléchissais pas deux fois si je sentais que c'était le moment de dire les choses ou d'avoir une action forte. Là, je prends du recul. Après si je regarde le mercato, c'est une satisfaction. Ramener Roberto De Zerbi à Marseille, c'est énorme. L'autre jour, je regarde France-Italie, je vois Adrien Rabiot mettre un doublé, et je me dis qu'il joue à Marseille. Rabiot ! Tu prends le Danemark contre l'Espagne, je vois Hojbjerg capitaine. Hojbjerg ! Ramener des mecs d'un certain niveau dans un effectif où tout n'a pas été simple, c'est une satisfaction. Ce sont des mecs de poids. On a posé la première pierre.

Quid de Mason Greenwood ?

Le bon côté de Mason pourrait jouer dans beaucoup d'équipes en Europe. Aujourd'hui, par rapport à Rabiot ou Hojbjerg, ça reste un jeune joueur qui a une grosse marge de progression collectivement et défensivement. Il faut qu'il l'entende et qu'il l'accepte. Il doit penser à aider davantage l'équipe, même si on sait que c'est un joueur de talent qui est là pour faire la différence.

Y a-t-il des regrets ? Des erreurs ?

C'est peut-être trop tôt pour avoir des regrets. Tout ce qui a été fait, notamment l'an dernier, je le referai car il y avait une raison.

Comment fonctionnez-vous avec Pablo Longoria ?

On échange beaucoup, il a eu toutes les casquettes dans le football donc je peux apprendre énormément. Il est beaucoup plus diplomate que moi, plus calme, il sait amener les choses, il est dans la réflexion. J'essaie d'apprendre de ce côté, je suis un peu plus sanguin, comme le coach. Sur le mercato, on a bossé tous les trois. Pablo valide en fonction des besoins, on échange les infos, on cible les joueurs, on se partage les tâches en fonction des relations. Quand un joueur arrive, on a souvent étudié trois ou quatre solutions avant. On utilise le réseau de Pablo, le mien. J'interviens beaucoup dans les échanges avec les joueurs et les agents, avec le coach aussi.

Quel est le rôle de Giovanni Rossi dans cette organisation ?

C'est le conseiller du coach. Il aide Roberto au quotidien, c'est son ami intime, il le connaît par cœur et ils ont déjà travaillé ensemble. Il n'intervient pas sur le mercato, mais quand le coach nous donne les profils il en a sûrement parlé avec Giovanni. Il est très important dans l'analyse.

Vous sortez d'un mercato clinquant. Que préparez-vous pour cet hiver ?

Ça dépend. Si tu regardes le match de Montpellier ou la victoire à Nantes, tu te dis qu'il ne manque pas grand-chose. Si tu regardes les défaites contre Paris et Auxerre, tu as l'impression qu'il faut six défenseurs centraux, quatre latéraux, quatre milieux, trois ailiers, trois attaquants… Il y a une balance à faire. Déjà, il faut récupérer nos joueurs à 100% de leurs capacités mentales. Quand je vois les buts qu'on prend… Tiens, j'ai envoyé une vidéo à un agent pour savoir si le comportement de son joueur était normal sur tel et tel but. Si tu es à l'OM et que je dois t'expliquer qu'à la perte de balle tu as 20 mètres à faire vers ton but parce qu'il y a danger, ça veut dire qu'on part de tout en bas. Je ne peux pas faire ça, sinon j'ouvre une académie avec des gamins et je leur apprends, je prends mon fils avec moi, je leur montre quoi faire. À ce niveau-là, normalement, c'est acquis, mais nous, à la perte de balle face à une équipe qui nous attend en 5-4-1 pour nous contrer, on a déjà quatre mecs qui marchent… Comment on fait ? Il y a un problème. Et ce n'est pas le coach. Je le vois toute la semaine, je sais ce qu'il leur demande, et ce n'est pas ça. Avant de parler du mercato, il faut donc récupérer ces joueurs et leur faire comprendre que ce comportement n'est pas négociable. Après, on avisera sur les postes où on peut se renforcer à moindre coût car on n'a pas un budget illimité. Mais même si j'ai une idée très claire sur nos besoins, partagée avec Pablo et le coach, ce serait irrespectueux d'en parler maintenant car il reste des matches importants. Et vous vous doutez bien que je ne vais pas faire cette connerie.

Comment avez-vous vécu le conflit entre Jean-Pierre Papin et Ali Zarrak, présenté comme l'un de vos proches ?

Déjà, il faut qu'on m'explique ce que veut dire proche. Il y a encore un an et demi, je ne le connaissais pas. Il travaille au club, très bien et dans l'intérêt de l'OM, lui. Mais dans ce club, avant de faire certaines actions, tu dois réfléchir à deux fois. Zarrak a sûrement beaucoup de défauts, mais il travaille dans l'intérêt de l'OM, en suivant les directions de Pablo ou les miennes. Il a remis de la discipline dans le groupe Pro 2, sur les retards, sur la tenue. Avant, tu voyais les mecs débarquer avec le maillot du Barça. Soit tu viens en civil, soit tu viens avec le maillot de l'OM. C'était un petit peu abandonné de ce côté-là. Quand il est passé responsable du groupe Pro 2, ça n'a pas plu à tout le monde. Ces personnes ont perdu la gestion et ont plutôt intérêt à ce que ça ne se passe pas bien. Mais malheureusement pour eux, c'est lui qui a ramené gratuitement le petit (Alexi) Koum, qui est en équipe de France, et Robinio Vaz, dont personne ne voulait ici… On a pris la gestion du groupe, on a essayé d'apporter un peu plus, avec du caractère. Certains pensaient qu'on n'allait pas signer Bakola et Sternal, mais on a signé tout le monde. Ça en fait chier certains, ça aussi. Zarrak, c'est plus quelque chose d'interne. J'ai appris des choses dans la presse. Dans une entreprise "normale", ça n'aurait jamais dû sortir. Qui a intérêt à ce que ça sorte ? Ce n'est pas mon problème, je me consacre sur le football, je sais ce qui se passe, mais ce n'est pas à moi d'intervenir. Ali Zarrak a répété à plusieurs reprises que Sternal ou Bakola étaient prioritaires quand ils redescendaient en réserve, c'est ce qui se passe partout en Europe. Quand tu regardes un joueur de la Pro 2, il n'a pas le même salaire que Bakola, ça veut bien dire qu'on mise sur ces joueurs et qu'on espère qu'ils apportent quelque chose à court-terme à l'équipe première. Ils doivent jouer à leur poste et un certain nombre de minutes, pour pouvoir être bien à l'entraînement avec les pros et prétendre à une place dans le groupe. Ben non, ici ça ne se passe pas comme ça.

C'est aussi pour cela que c'est si compliqué, l'OM ?

Chacun fait comme il veut, regarde son intérêt personnel au lieu du collectif. C'est un problème. Il y a d'autres choses encore, mais moi personnellement, l'histoire Papin-Zarrak je l'ai bien vécue, ça n'a rien changé à mon travail. Zarrak-Papin, pas Zarrak-pas Papin, pffff… J'ai d'autres chats à fouetter. J'étais plus chagriné par la défaite contre Auxerre que par cette histoire.

Vous vous verriez faire venir la famille à Marseille ? Si vous signez un contrat de deux ans et demi, il va falloir y penser…

Oui, bien sûr. Si je dois être amené à rester, ce sera une possibilité. Ils adorent quand ils viennent ici. La mamie est à côté, ça n'a pas de prix, j'ai mes quatre sœurs aussi. Mes enfants n'ont pas eu l'habitude d'avoir la mamie et les tatas pas loin, on était tout le temps à l'étranger. Ils adorent ! Ils sont venus fin octobre pour les vacances, on s'est promené sur la Corniche au soleil, on s'est fait un petit resto le soir… Ils n'attendent que ça, en vérité, que je les appelle pour leur dire de venir… Je réfléchis encore un petit peu, je vais voir comment se passe la fin d'année. Mais si j'ai dit que je ne pouvais accepter que l'OM, c'est aussi par rapport à Marseille. Je ne rêvais pas de revenir en France, j'étais plus attiré par un projet en Italie. Mais Marseille représente tellement par rapport au club, à la passion, à ma famille, que ça me fait positiver chaque jour et j'y trouve la force de mener à bien ce projet.

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Re: [Medhi Benatia] Le garant de l'institution

il a recadré pas mal de chose

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